Cafète à Bellevue : ça avance
Le projet d'une Cafète avec les femmes du quartier prend forme : le lieu est trouvé
(5, rue du Drac à Nantes) et des habitantes se sont réunies pour en définir ensemble les enjeux et le fonctionnement. L'ouverture ne tardera plus.
Quand la Cité Côté Femmes a proposé le projet d’un lieu à Bellevue où les femmes puissent venir se rencontrer, échanger, se détendre autour d’une boisson, l’idée a tout de suite séduit les habitantes du quartier. Les hommes s’y sont approprié tous les cafés ; il n’existe pour elles aucun endroit public où se rendre à l’improviste, sans autre but que de passer un bon moment avec des voisines, amies, ou futures nouvelles copines. Juste un moment tranquille et réconfortant. Le 12 mars, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, des habitantes de Bellevue et des alentours sont venues raconter leur quartier, ce qu’elles y aimaient ou pas, ce qu’elles souhaitaient y voir éclore. Le manque de lieux collectifs, commerces comme lieux de rencontre, figurait parmi les priorités. Là encore, l’idée d’une Cafète a plu. Encouragée par ce bon accueil, la CCF a poursuivi le projet.
Il ne s’agit évidemment pas d’ouvrir un commerce. Cet espace sera pris en charge par ses usagères, selon leurs souhaits et possibilités. Il faut commencer par le définir ensemble. Une réunion-goûter dédiée a eu lieu lundi 11 juillet, dans la salle du DRAC, avenue Jean-Moulin. Une quarantaine de femmes y sont venues, usagères des associations membres de la CCF, actrices de la vie sociale de Bellevue, ou habitantes attirées par le flyer diffusé les semaines précédentes. L’exposition Bellevue et ses dames, réalisée en 2015 par les jeunes KAPS de l’AFEV, montrait du quartier une image joyeuse. Un grand tableau recueillit les propos échangés. Quelques questions de base avaient été au préalable posées.
Pour qui ? Surtout pour les femmes, bien sûr. Mais le sujet de la mixité ou non-mixité a fait débat. Pour certaines, il parait impossible de se rendre dans un lieu où il y aurait aussi des hommes. Cependant, la plupart ne souhaitent pas décréter la non-mixité, qu’elles ne jugent pas nécessaire dans un lieu public de détente. Il sera exigé des hommes désirant le fréquenter de se montrer courtois et de ne pas perturber l’ambiance. Les femmes insistent sur le fait qu’il sera ouvert aux personnes de toutes nationalités et toutes religions, en toute laïcité.
Pour quoi faire ? Pour toutes, la Cafète sera un lieu qui rassemble et un point de rendez-vous. On y viendra pour retrouver ses voisines, chercher des solidarités et des aides (écrivaine publique), s’informer sur les activités du quartier, organiser des sorties... Beaucoup de femmes souhaitent qu’on y trouve un four à pain collectif, équipement favorisant le partage, et une « boîte à joujoux » pour les jeunes enfants qu’elles devront emmener.
Quand ? En priorité, les moments où il n’y a rien à faire dans le quartier : les dimanches, les vacances. Avant 14 h aussi, afin de s’y retrouver avant de participer aux activités proposées par les associations ou centres de loisirs.
Est-ce que ce sera gratuit ? Oui. On y servira du thé, du café, des jus de fruit, pas d’alcool ; on y apportera des pâtisseries à partager ou sa propre collation. La CCF ayant obtenu un soutien financier de la Ville et de l'Etat (Contrat Ville), les frais d’aménagement du local et de son lancement sont assurés, ainsi que ceux de son fonctionnement jusqu’à la fin 2016.
Où ? Avant de solliciter un local plus grand, bien situé sur le territoire du futur Grand Bellevue, la CCF en loue un modeste mais agréable, en bas de l’immeuble du DRAC. Un lieu facile à trouver, proche de plusieurs associations, à quelques minutes à pied de la place des Lauriers, où par beau temps, on pourra s’installer dehors, face à une grande pelouse, à l’écart du bruit de l’avenue. Les participantes à la réunion du 11 juillet ont pu le découvrir.
Les clefs en ont déjà été confiées. L’ouverture ne saurait tarder. Pour marquer sa fermeture estivale, l’association Style Alpaga y a déjà organisé un goûter le 21 juillet. Ambiance chaleureuse, mixité des âges et des genres, l’inauguration officieuse de la Cafète symbolisait les enjeux du projet. Avant son ouverture officielle, il faudra, à la rentrée, l’aménager et le décorer. Car la Cafète sera aussi un beau lieu, où on s’installe avec plaisir.