Une tous les trois jours
Une longue file de chaussures rouges traverse la passerelle Victor-Schœlcher, qui mène du centre ville au Palais de Justice de Nantes. Sur la grille du Palais, fermée en ce samedi, sont accrochés de petits panneaux blancs portant un prénom et un âge. Ceux de victimes de féminicides. Celles qui tombent sous les coups de leur compagnon, une tous les trois jours en France. La Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes leur rend hommage tous les 25 novembre à travers le monde. À elles et à toutes celles qui furent ou restent victimes de violences physiques, psychologiques, verbales ou sexuelles, du seul fait qu'elles sont femmes.
Les associations initiatrices du rassemblement rappellent comme il est difficile pour les victimes de trouver la force de porter plainte, obtenir justice, recevoir de l'aide pour accomplir la réparation de leur corps et de leur esprit. Trop peu de personnes, trop peu de structures s'attellent à prévenir, dénoncer, punir, protéger, guérir. C'est avant tout le rôle des États. Avec 580 000 femmes victimes de violences sexuelles en France en 2016, l'urgence n'est plus à démontrer.