Sexisme, harcèlement et violence à l'encontre des femmes parlementaires

22 novembre 2008, à l'Assemblée nationale, colloque organisé par le CNDF pour l'adoption de la loi-cadre contre les violences faites aux femmes. Maya Surduts, qui nous a quittées en avril 2016, est à la tribune.

En 2016, la Journée contre les violences faites aux femmes reste le 25 novembre.

L'Union Interparlementaire (UIP) a publié en octobre 2016 une étude consacrée à l'expérience vécue par des femmes membres de parlements nationaux au cours de leurs mandats, ainsi que sur celle des parlements en tant qu'institutions.

 

55 femmes ont été interrogées, provenant de 39 pays de par le monde. Aussi éclairants qu'inquiétants, leurs témoignages montrent clairement que l'égalitéE en politique n'est certes pas acquise.

Le rapport conclut : "Les résultats de l’étude font apparaître des niveaux inquiétants de prévalence de comportements et d’actes de violence sexiste à l’encontre des femmes parlementaires dans le monde, en particulier les violences psychologiques qui sont partout à déplorer, mais aussi d’autres formes de violence – sexuelle, physique, économique. Même si l’on garde à l’esprit la complexité des expériences des femmes sondées et des contextes dans lesquels elles évoluent, notamment en raison du caractère international de l’enquête, ces résultats permettent de présumer que ce type de comportement à l’encontre des femmes parlementaires existe, à des degrés divers, dans tous les pays du monde et touche un nombre significatif d’élues. Cette violence empêche des femmes parlementaires de faire leur travail en toute liberté et sécurité, sans compter qu’elle décourage les femmes en général de s’engager en politique.

Toutefois, l’étude montre également que, dès lors que le phénomène est reconnu et visible, des solutions existent, s’ébauchent ou sont à inventer. On doit cesser de voir dans ces comportements le prix à payer pour faire de la politique. Les acteurs politiques, hommes et femmes, et le parlement en tant qu’institution, ont un devoir d’exemplarité : ils doivent balayer devant leur porte s’ils ne veulent pas contribuer à légitimer les discriminations et les violences faites aux femmes dans toutes les autres sphères de la vie, publique comme privée. Le bon fonctionnement de l’institution parlementaire en dépend, de même que les progrès en matière d’égalité entre les hommes et les femmes et, en définitive, la vitalité de la démocratie."

 

Lire l'étude pour en savoir plus.