Helena Cueto Grizard, danseuse et violoncelliste
Pour l'amour du flamenco
Danseuse et violoncelliste, Helena Cueto Grizard a pris le pari de devenir artiste, tout en diffusant la culture flamenca au-delà des territoires déjà conquis. Vivre et transmettre une passion gitane andalouse mêlant traditions et nouveautés.
Née de parents franco-espagnols, et petite fille du guitariste classique et flamenco Ramón Cueto, Helena Cueto Grizard propose une vision du flamenco moderne, en mêlant passion et recherches artistiques.
Elle intègre le conservatoire de Nantes dès l’âge de 5 ans pour apprendre le violoncelle et parallèlement, débute le flamenco à 7 ans auprès de Sandrine Allano de l’école de Peña Planta Tacón de Thouaré sur Loire, en Loire-Atlantique. Dès lors, à chaque période de vacances scolaires, c’est direction l’Espagne avec ses parents : Madrid, Cadiz, Jérez et Séville, ce qui lui permet d’approfondir son savoir-faire auprès d’artistes de renommée.
En 2008, diplôme de fin d’études musicales en poche, elle quitte Nantes pour Séville, capitale du flamenco. Elle y suit des études de littérature et civilisations étrangères, spécialité hispanique, via le programme européen d’études Erasmus. Elle suit aussi des cours de flamenco au sein de l’école Centro de Arte y Flamenco de Sevilla.
Le choix de créer
De retour à Nantes, riche de cette formation à Séville qui lui a permis de se produire dans des lieux reconnus de tradition flamenca, Helena Cueto Grizard doit faire un choix entre son parcours professionnel d’études scolaires et une carrière artistique en tant qu’intermittente. Elle se donne alors 5 ans pour vivre de sa passion : « J’ai la chance d’être soutenue par mes parents. Ma mère est professeur de violoncelle au conservatoire de Saint Nazaire et mon père professeur de guitare au conservatoire de Nantes. Tous les deux sont aussi concertistes et se produisent à l'international. Leur réaction très saine a été de me dire de tenter ma chance, et de reprendre mes études plus tard si ça ne fonctionne pas ».
Dès 2011, première scène en création personnelle lors de l'heure musicale du jeudi (saison culturelle du Conservatoire de Nantes), puis débute aussi la dispense de cours de flamenco au sein de divers écoles de Nantes et de l’agglomération.
Cie Flamenca
Créée en 2010, la Cie flamenca regroupe l’ensemble des activités d’Helena Cueto Grizard, ses cours, ses contributions et ses créations de spectacles : Tablao, spectacle de flamenco traditionnel ; El amor Brujo, spectacle danse et chant, Volando Voy !; conte musical et danse ; Musicas, mêlant un duo violoncelle-guitare et un duo flamenco guitare/danse ; Le sacre du printemps, spectacle de danse ; enfin Plan F, un projet musical / Urban Flamenco Jazz où Helena Cueto Grizard oscille entre violoncelle et danse, actuellement sur scène. Elle travaille avec différent-e-s artistes de la scène nationale et internationale de flamenco et diverses formations musicales, ce qui la conduit à des tournées internationales (Malaisie, Allemagne, Autriche, Slovaquie, Espagne, Maroc).
Helena Cueto Grizard diffuse un flamenco dit actuel, qui réunit flamenco traditionnel, partenariats avec d’autres artistes et d’autres styles musicaux, une forme de recherche chorégraphique et musicale qu’elle tient avec beaucoup de fraîcheur. Lors des spectacles, elle nous emmène au cœur de l’Espagne, telle une bailaora gitane andalouse qui partage ses émotions et sa vie à travers l’art du corps et grâce à une sensibilité de feu. Robes, fleurs, coiffure, guitare, chants, palmas, et surtout chaussures qui tapent comme des percussions, semblant raconter toute l’histoire du peuple gitan. C’est l’association Zébulon Production de Nantes qui l‘accompagne depuis 2012 dans ses nombreuses productions et lui permet de se consacrer à la danse et à la création avec la garantie de disposer des moyens nécessaires à la bonne organisation des événements (régie, sono, déplacements, communication…).
Adieu Nantes ?
Le réseau flamenco à Nantes est restreint. Pour développer sa créativité et continuer à se former, Helena Cueto Grizard rejoint d’autres villes : « J’aime Nantes, c’est ma ville natale, j’aime travailler ici car on diffuse ensemble, il n’y a pas de concurrence, on cherche à faire évoluer cette culture, qui évolue elle-même avec le temps, mais pour l’instant je dois faire des choix. Cela fait un an que je suis toujours sur la route entre les concerts, les cours et les stages. J’ai décidé de me poser à Lyon, je donne des cours au sein de la Cueva de los Flamencos, tout en maintenant des stages sur Paris avec l’association Lib’arte et sur Nantes avec l'école de musique de Bouaye et au théâtre de La Ruche Nantaise. Mon objectif final serait de pouvoir me consacrer aux projets artistiques et pourquoi pas un jour revenir vraiment sur Nantes et contribuer au développement de cet art ici. Quoi qu’il arrive pour l’instant je garde un lien régulier avec Nantes. »
Un clin d’œil historique
« Le flamenco est en évolution perpétuelle, ce sont les femmes principalement, les précurseures dans cet art. Elles chantaient le travail des hommes (les forges, les mines, les champs…) et les difficultés, mais aussi les joies quotidiennes. Elles chantaient, dansaient et jouaient de la guitare puis avec l’émancipation des femmes et l’engouement des intellectuel-le-s et des étranger-e-s pour cet art au début du siècle, la guitare est devenue l’instrument joué par les hommes et la danse est devenue mixte avec une prédominance féminine. Le flamenco est un art populaire, les premières traces datent seulement de 1890, les premières scènes de 1920. On le retrouvait au sein des familles, puis des bars ont ouverts, Les cafés cantantes, et depuis 2010, il est reconnu comme Patrimoine Culturel Immatériel de l’Unesco. Il y a toujours un noyau bien défini de flamenco puro à Séville et à Jerez. »
Texte et photographies : Vanessa Renaud – Alchemy Photo
Prochaines dates à Nantes :
Samedi 29 et dimanche 30 août 2015 : stage de flamenco (chant, guitare et danse) à l’école de danse Nantes Talensac.
Dimanche 30 août à 20h30 : Spectacle « Tabalo » à la Ruche Nantaise.