Sandra L’Hostis, styliste
Silhouettes à créer
La créatrice de mode propose des vêtements. Ses clientes en disposent. A elles de se les approprier !
En décembre 2012, la Chambre des métiers de pays de Loire a distingué Sandra L’Hostis pour le Prix du jeune créateur. Après le Diplôme de meilleure apprentie en 1995, la créatrice de mode trentenaire reçoit un nouvel encouragement à poursuivre sa vocation précoce : « Depuis toute petite, je n’aime que ça : faire des fringues et dessiner. »
Après un bac pro en modélisme et des études en histoire de l’Art, Sandra L’Hostis fonde en 2007 sa ligne Qin expérimentale. Elle crée des mini-séries de quatre à dix tenues, qu’elle fait fabriquer en nombre limité d’exemplaires et commercialise dans des boutiques nantaises.
La créatrice, imperméable aux diktats de la mode, se fie à l’inspiration du moment. Des vêtements, elle aime la « futilité », mot qui n’a pour elle aucune connotation péjorative. « Je pense silhouette », explique-t-elle. Sa détestation des boutons et autres fermetures à l’occidentale, l’a menée aux drapés, pliages et nouages, proches des tenues orientales. Elle propose des vêtements « pour tous les jours », mais en aucun cas utilitaires – une qualification qu’elle exècre. Dans sa ligne, il y a par exemple des pantalons taille haute. « C’est moins pratique que les tailles basses. Mais un vêtement ne se limite pas au côté pratique. Il se mérite. »
Être ce qu’on a envie d’être
Les parti-pris de Sandra L’Hostis implique la participation active de ses clientes. « J’aime la contrainte. Il faut savoir pourquoi on porte un vêtement. Il faut savoir le triturer, l’ajuster, l’adapter à soi. » Au bout de l’effort déployé pour « avoir de l’allure », le plaisir de découvrir à chaque fois une version un peu différente d’une même tenue. Les adeptes apprécient cette liberté.
« Les fringues, c’est juste un support pour être ce qu’on a envie d’être. », relativise Sandra L’Hostis. Elle porte un regard indulgent sur les fashion victims : « Si ça les rassure d’être cloonées... ». Et surtout, elle fait confiance aux jeunes filles pour, à partir des modèles imposées par l’offre qui leur est accessible, « fabriquer leur propre mélange », qui laissera s’exprimer leur personnalité.
Sandra L’Hostis travaille actuellement à une collection mères-filles, pour des femmes de 25 à 55 ans. Il y aura, comme de coutume, ses couleurs fétiches : des violets, des mauves, des rouges. Des monochromes et des imprimés photos. Des tissus d’ameublement et des matières modernes comme la toile de parachute. Des lignes géométriques et des superpositions. Des robes transformables et des vestes kimonos, un de ses classiques. Et finalement, peu de différence entre les tenues des mères et celles des filles, qu’elle souhaite échangeables. Juste, pour les plus âgées, des coupes moins structurées et cintrées, toujours dans l’optique de « penser silhouette ».
Pour mieux connaître le travail de Sandra L’Hostis : http://www.qinexperimentale.com
Elle sera présente au Salon « Fil de l’Île », les 23 et 24 mars, dans le quartier de l’Éléphant à Nantes. Et aux Éton’Nantes, les 27 et 28 mars, sur l’île de Versailles à Nantes.